Des produits circulaires de première qualité issus de déchets de construction surcyclés

Constructeur d’extérieurs (voirie, impétrants et démolition), Nonet s’est au fil du temps entourée d’autres entreprises, aux métiers complémentaires à son activité historique : pose de canalisations, pose d’enrobés, …. Hublet est l’une d’entre elles, spécialisée dans le recyclage des déchets de construction. Des investissements importants permettent aujourd’hui de passer du stade R&D à celui de la commercialisation, toujours dans une démarche circulaire visant à la réduction de l’empreinte carbone. Richard Marchand, Directeur recyclage du groupe Jean Nonet : « Ces dernières années, nous sommes allés crescendo dans la production de matériaux recyclés. Partant d’une approche classique de criblage-concassage, nous avons d’abord évolué vers une production de bétons maigres mixant recyclés et produits de carrière, pour en arriver aujourd’hui à des bétons maigres issus de déchets lavés. Le prochain objectif, tout proche, est de commercialiser des bétons riches issus du lavage en parallèle à ceux produits classiquement à partir de produits de carrière ».

Pionnier wallon du lavage des inertes

A l’origine, le lavage visait à éliminer les dernières non-conformités dans les flux entrants. Si pour le béton concassé et le tarmac, Hublet parvenait à 100% de valorisation par la méthode de criblage-concassage, les mixtes terreux – issus principalement de chantiers d’impétrants et de voiries – n’étaient valorisés qu’à environ 30%. Grâce à l’installation de lavage – qui porte le nom évocateur de « Save Sand » – entrée en service il y a un an et encore améliorée depuis lors, l’entreprise a plus qu’inversé cette proportion pour dépasser les 70% de mixtes terreux valorisés, les « flottants » étant notamment éliminés efficacement. Et le travail d’optimisation se poursuit.

Aurélien Nonet, responsable R&D du groupe du même nom, renchérit : « Notre stratégie a toujours été d’apporter la technique adéquate pour donner un maximum de valeur ajoutée à nos produits, plutôt que de simplement faire sortir un matériau du statut de déchet. Nous avons franchi une étape importante fin de l’année passée avec la réalisation sur notre site de deux grandes dalles en béton riche produit à partir de recyclés issus du lavage. La conformité de ce béton a été attestée à la fois par notre propre laboratoire et par un laboratoire indépendant. En proposant des produits d’une qualité équivalente aux produits ‘purs’, nous pourrons les réinjecter à l’infini dans la boucle, pour une vraie circularité. Bien sûr, il faut que les normes suivent, mais nous y travaillons ».

Un peu, beaucoup, passionnément, à l’infini…

On l’aura compris, le groupe Jean Nonet est prêt à proposer des matériaux de haute qualité, certifiés CE2+, issus de ce que l’on considérait jusqu’il y a peu comme des déchets de construction, dont la majorité était destinée au versage. Après leur mise en œuvre, les bétons ainsi produits pourront à leur tour être démolis, recyclés à sec par les filières traditionnelles jusqu’au moment où le matériau sera trop contaminé et devra repasser par une installation de lavage pour pouvoir être réinjecté dans la boucle, … à l’infini. Le degré de circularité dépasse le cradle-to-cradle pour atteindre celui de l’upcycling, ou surcyclage en français, le nouveau produit se situant plus haut dans la chaîne de valeur que le matériau démoli. Avec, à la clé, de belles avancées en matière d’économie de proximité, de réduction des transports et d’usage raisonné des ressources naturelles comme le sable.